La ministre De Sutter en débat à la Chambre sur les grandes orientations du contrat de gestion de bpost
Cet après-midi, la ministre Petra De Sutter débattait avec les députés sur le nouveau contrat de gestion avec bpost en Commission Mobilité, Entreprises publiques et Institutions fédérales de la Chambre. Cet été, le gouvernement fédéral conclura avec bpost un nouveau contrat de gestion, et la ministre se tenait aujourd'hui devant la Commission de la Chambre pour un échange de vues. « Ce contrat fixe le cap pour bpost et ses 36.000 collaborateurs pour les années à venir », indique la ministre De Sutter. « Il me paraît important que le Parlement y contribue. »
Depuis 1991, le gouvernement fédéral conclut tous les 5 ans avec bpost un contrat de gestion qui définit les attentes de l’État en ce qui concerne le réseau de bureaux de poste, le rôle social du facteur et d'autres engagements sociaux et environnementaux. En d'autres termes, le contrat de gestion détermine la direction que prendra bpost dans les années à venir et la manière dont l’entreprise doit relever les défis du futur.
« Nous n’allons pas changer ce qui fonctionne bien », souligne la ministre De Sutter, « mais la société, et donc les besoins sociétaux, évoluent plus vite que jamais. La digitalisation permet, par exemple, de gérer de plus en plus d’opérations en ligne, y compris dans le chef des administrations, de sorte que la nécessité d’avoir des guichets et des bureaux physiques diminue jour après jour. Toutefois, un grand nombre de personnes éprouvent des difficultés à suivre l'évolution du numérique, et bpost peut jouer un rôle important pour les aider à cet égard. »
Le nouveau contrat de gestion comporte 3 axes clairement définis :
- Proximité et accessibilité ;
- Contact humain central ;
- Aspect économique et social.
Proximité et accessibilité
La crise du coronavirus a plus que jamais démontré que les personnes ont besoin de la proximité des services, mais aussi de contacts humains. Cela vaut tout particulièrement pour les personnes en situation de vulnérabilité, parmi lesquelles les personnes âgées, qui risquent parfois d’être exclues de la digitalisation et donc de la société. Le réseau étendu de 1300 bureaux de poste et points poste permet à quiconque d'avoir accès, à proximité de son domicile, aux services les plus nécessaires, comme les transactions financières simples et la collecte de colis. Le gouvernement fédéral demande, par exemple, qu'au moins un distributeur automatique de billets soit prévu dans les communes qui n’en disposent pas.
« L'accessibilité me paraît tout aussi importante que la proximité », poursuit la ministre De Sutter. « Je souhaite que toute personne puisse avoir accès aux services offerts par les bureaux de poste, quel que soit son handicap éventuel. Aujourd'hui, les utilisateurs de fauteuils roulants bénéficient déjà d'une prise en charge dans de nombreux endroits, mais je souhaite que l’ensemble des bureaux prennent les mesures nécessaires à cet effet. Nous avons aussi eu des échanges avec le Conseil Supérieur National des Personnes Handicapées pour voir comment nous pouvons aider au mieux les personnes porteuses d’autres incapacités, comme les handicaps visuels ou auditifs, à accéder aux services dont elles ont besoin. Des mesures supplémentaires seront prises dans ce sens. »
Contact humain central
Des études montrent que 40 % de la population belge est « vulnérable sur le plan du numérique », notamment parce qu'elle n'a pas de connexion Internet ou qu'elle n'a pas les compétences requises pour utiliser des applications digitales telles que celles proposées par les administrations. Le bureau de poste peut représenter la solution pour de nombreuses personnes. La ministre De Sutter examine si les bureaux de poste peuvent, le cas échéant, offrir le Wi-Fi. Les bureaux de poste peuvent aussi servir de point de contact physique pour les services digitaux des administrations ou éventuellement pour orienter les citoyens vers des organisations qui viennent en aide aux personnes qui ont moins de compétences numériques.
« Il est très important d'utiliser ce réseau exceptionnel de bureaux de poste », insiste la ministre De Sutter. « Nous pourrions également mieux utiliser le réseau des facteurs. Ces derniers peuvent aider les autorités locales et les CPAS à identifier les besoins d'aide chez les personnes, notamment en matière d'aide sociale ou dans les services de santé. À Beringen dans le Limbourg, par exemple, le facteur a été chargé de sonder le bien-être des personnes âgées vivant de manière autonome en leur soumettant un questionnaire. Et le service 'SVP facteur' permet de fournir des services de base ou des informations à domicile à des personnes à mobilité réduite. »
Un rôle moteur en matière de durabilité
Dans les années à venir, bpost doit vraiment occuper un rôle de premier plan, tant sur le plan environnemental que sur le plan social. À cet égard, une nouvelle charte CSR (responsabilité sociale des entreprises), avec des objectifs climatiques plus ambitieux, sera d'application. Et avec ses 36.000 collaborateurs, dont beaucoup sont des travailleurs peu qualifiés, bpost peut jouer un rôle important et durable pour de nombreuses personnes sur le marché du travail, qui ont moins de chances de trouver un emploi.
« Le marché des colis a connu une croissance soutenue, notamment en raison de la crise du coronavirus, mais un certain nombre de défis doivent aussi être relevés », conclut la ministre De Sutter. « L’empreinte carbone et les nuisances causées par les camionnettes sont considérables, et c'est là que bpost peut vraiment faire la différence. En ville, par exemple, la distribution des colis pourrait à terme être neutre en carbone, grâce à des véhicules électriques et un réseau de points de collecte étendu. Les nouvelles ambitions sont attendues en juillet. »
La ministre De Sutter s'engage à transmettre les contributions de la Chambre au gouvernement, afin de poursuivre les négociations du contrat de gestion avec bpost et au sein du gouvernement. L'accord doit entrer en vigueur début 2022.