« Women in Digital » entend attirer davantage de femmes dans l’ICT
Les années à venir seront cruciales dans la digitalisation de notre société, ce qui créera de nombreuses innovations et de nouveaux emplois. Malheureusement, nous constatons une grande différence entre le nombre de femmes et le nombre d'hommes qui décrochent un emploi dans le numérique. « Sur ce plan, la Belgique se situe sous la moyenne européenne », soulignent ensemble la ministre fédérale des Télécommunications Petra De Sutter et le ministre flamand de l’Égalité des chances Bart Somers. « Il est important que nous donnions aux jeunes femmes ce petit incitant supplémentaire, afin que la révolution digitale ne crée pas un nouvel écart de genre. »
Les chiffres sont frappants. À peine 7 jeunes femmes sur 1000 ont obtenu un diplôme dans les filières STEM en 2020, contre 21 hommes sur 1000, ce qui place la Belgique à la dernière place du classement européen des femmes diplômées dans les filières STEM.
En règle générale, le nombre de femmes qui s’engagent dans les secteurs techniques tels que l’ICT est déjà très faible. En outre, les femmes sont beaucoup plus nombreuses que les hommes à quitter le secteur du numérique, en raison des divers obstacles qu'elles rencontrent. Pour inverser cette tendance, les différents gouvernements de notre pays vont travailler main dans la main à la mise en œuvre du plan « Women in Digital » adopté vendredi dernier au Conseil des ministres fédéral. L'objectif est de favoriser la représentation des femmes dans le secteur du numérique.
Cinq objectifs stratégiques ont été définis pour relever ces seuils de manière structurelle :
- veiller à ce que davantage de femmes obtiennent leur diplôme dans le secteur du numérique ;
- favoriser l’intégration des femmes dans le secteur du numérique ;
- favoriser le maintien des femmes dans le secteur du numérique ;
- créer de nouveaux modèles de rôles ;
- éliminer l'écart de genre dans les groupes cibles spécifiques.
Le plan sera présenté à la conférence interministérielle le 2 avril. Chaque niveau de pouvoir proposera à son tour des actions concrètes pour chaque objectif. Lorsque cela s'avère nécessaire, des ponts seront établis avec les secteurs concernés, la société civile, les syndicats ou les établissements d'enseignement, afin que la mise en œuvre des actions soit aussi étendue que possible.
« Dans un monde de plus en plus numérisé, les jeunes filles renoncent trop souvent à acquérir des compétences numériques durant leurs études », souligne la ministre fédérale des Télécommunications Petra De Sutter. « Ces femmes risquent d'être exclues de notre société digitale et de rencontrer de nombreux problèmes sur le marché du travail. Il est important que nous motivions les femmes à opter également pour des filières techniques et numériques afin de combler cette fracture numérique entre les hommes et les femmes, non seulement parmi les étudiants, mais aussi chez les femmes qui sont déjà actives. »
Bart Somers, ministre flamand de l'Égalité des chances : « Il est évident que l’avenir est au numérique. La crise du corona a provoqué une incroyable accélération dans ce domaine. Si nous ne voulons pas rater le train du numérique, nous devons exploiter tous les talents existants dans notre société. En cette Journée internationale des droits des femmes, nous devons nous rappeler que nous pouvons encore progresser sur ce point. La proportion de femmes actives dans le numérique est faible par rapport aux autres pays. L'arrivée de jeunes filles dans les filières STEM pourrait être stimulée et les modèles de rôle devraient être davantage mis en évidence. Des femmes déterminées ouvrant la voie pour que davantage de jeunes filles aient la possibilité de s'épanouir. Nous y travaillons en collaboration avec le gouvernement fédéral. »
« Le problème se pose déjà avec les manuels scolaires à l'école primaire », note la ministre De Sutter, qui a elle-même une formation scientifique. « Trop souvent, les scientifiques et les informaticiens sont représentés comme des hommes, alors que dans le secteur des soins, par exemple, c'est l’inverse. Avec le plan « Women in Digital », nous voulons contribuer à corriger cette image. »
« Le plan accorde également une attention particulière à la diversité parmi les femmes elles-mêmes », poursuit la ministre De Sutter. « Nous voulons impliquer toutes les femmes : les femmes avec un handicap, les femmes issues de minorités ethniques et culturelles ou celles qui sont plus âgées. En plus de l'écart de genre, elles se heurtent à des obstacles supplémentaires. Nous devons identifier tous les obstacles afin de les éliminer autant que possible. »
Le gouvernement fédéral a déjà adopté de nombreuses mesures pour contribuer à réduire la fracture numérique, en particulier pour les femmes. Ces mesures sont intégrées dans le plan global « Women in Digital ». Chaque ministre appliquera l’approche intégrée de l’égalité (« Gender mainstreaming ») dans ses propres politiques. Six millions d'euros supplémentaires ont été débloqués pour aider les opérateurs à combler la fracture numérique et la nécessité d'étendre et d'automatiser le tarif social pour les télécommunications est à l’étude. Le gouvernement fédéral s'emploie à créer une nouvelle stratégie d'image de l'employeur qui accordera aussi une attention particulière aux femmes occupant des postes de haut niveau et des emplois dans l’ICT. En outre, le plan prévoit de nombreuses mesures de sensibilisation, notamment des campagnes régulières visant à mettre en évidence des modèles féminins, y compris au sein de la fonction publique.
Le plan « Women in Digital », porté également par les ministres Mathieu Michel et Pierre-Yves Dermagne, sera présenté à la conférence interministérielle du 2 avril 2021, avant d’être signé conjointement par les différents gouvernements belges. Les actions concrètes seront alors rendues publiques.