Communiqué de presse

Le gouvernement fédéral veut faire la lutte contre le stress au travail l’une de ses priorités

En l’espace d’une dizaine d’années, la Belgique a connu une forte augmentation du nombre de personnes qui s’absentent puis s’éloignent pour de longues périodes de leur lieu de travail, pour cause de maladie.

Dans une entreprise moyenne, selon des chiffres de 2010, 3 salariés sur 100 ont été malades pendant plus d’un mois. Aujourd’hui, ce chiffre grimpe à 5 salariés sur 100. Fin juin 2020, 459.561 salariés et indépendants étaient malades depuis plus d’un an.

La situation risque de s’aggraver. Car la crise sanitaire a un impact majeur sur la santé mentale de la population. La plupart des Belges actifs ont été confrontés à l’isolement, au déséquilibre entre travail et vie privée. Bref : à une perte de sens.

Pour tenter de désamorcer ce déséquilibre, le gouvernement fédéral dégage une enveloppe de 5,5 millions d’euros. L’approche se fera en trois phases, particulières selon que l’on soit salarié, indépendant ou fonctionnaire.

« Le stress et l’épuisement professionnel font de plus en plus de victimes d’années en années », explique le ministre de l’Economie et du Travail, Pierre-Yves Dermagne. « Tous les ministres compétents travaillent désormais ensemble à une approche efficace. Un plan d’action fédéral sera sur les rails dès l’an prochain. D’ici là, une campagne nationale de sensibilisation sera lancée cette année. Le but c’est de cibler les mesures en faveur des salariés, des indépendants, des fonctionnaires. »

« Le télétravail s’est imposé dans nos vies à cause de la crise sanitaire. Du jour au lendemain, employés ou fonctionnaires ont dû l’apprivoiser », déclare Petra De Sutter, la ministre de la Fonction publique. 

« Cette configuration a amené énormément de stress supplémentaire et a pu conduire à une perte de motivation, un isolement et même un épuisement professionnel, malgré l’organisation mise en place dans les entreprises. L’espoir d’une sortie de crise nous plonge déjà dans une nouvelle réalité dans le monde du travail avec une alternance équilibrée entre quelques jours de télétravail et une présence bienvenue au bureau. Le bien-être mental est crucial dans ce soutien et, avec ce plan, nous franchissons une étape importante. », conclut la ministre.

 

Une approche en trois phases

Phase 1 : Détection et information (avril-décembre 2021) Budget : 1.000.000 euros

Une campagne nationale de sensibilisation va être lancée. D’une part, pour se centrer sur la détection de l’apparition de cas de burn-out et dans un second temps pour envisager solutions et aides concrètes.

Phase 2 : Premier paquet de mesures (avril 2021-décembre 2022) Budget : 4.500.000 euros

Outre la détection des burn-out, l’investissement portera sur la prévention des risques de troubles psychosociaux chez les indépendants, les fonctionnaires ou les salariés. L’objectif est d’éviter les situations à risque et offrir des conseils ciblés aux personnes dites à haut risque.

Phase 3 : Plan fédéral pour la résilience mentale au travail (à partir de 2022)

Il s’agira de proposer un socle commun de mesures pour l’ensemble de la population active, complété par des mesures spécifiques.

« Je me réjouis que ce plan d’action envisage spécifiquement des mesures de lutte contre le stress et l’épuisement professionnel des indépendants », estime David Clarinval, ministre des Indépendants. « Bien souvent, un indépendant ne demandera pas une telle aide par lui-même. Ce plan d’action sera donc le bienvenu afin de donner le coup de pouce nécessaire. »

« L’idée, c’est de vraiment marquer la différence avec ce plan », ajoute Frank Vandenbroucke, ministre de la Santé et des Affaires sociales.

« Sa force réside dans la coopération à tous les niveaux de pouvoir, mais aussi entre les administrations et la population. On va pouvoir face aux conditions souvent stressantes que vivent les gens pendant cette crise sanitaire. Nous souhaitons impliquer les personnes confrontées au stress ou à l’épuisement professionnel dans la recherche de solutions. Et pour cela, elles recevront le soutien d’experts, de partenaires sociaux, etc… », déclare Franck Vandenbroucke.