Petra De Sutter : la lutte contre les abus dans le secteur des colis doit être une priorité de l'agenda politique
« Les informations rapportées par le quotidien Het Laatste Nieuws et la chaîne VTM décrivent un problème sérieux. Je veux mettre en place une Task Force fédérale pour mettre fin à ces conditions dégradantes. Ces images nous font bien comprendre que cette situation ne peut pas continuer », réagit la ministre fédérale de la Poste Petra De Sutter (Groen) à la suite du reportage de VTM dépeignant des mineurs qui travaillent encore dans le secteur des colis en Belgique. En outre, elle travaille sur un avant-projet de loi qui défendra les livreurs de colis via la loi postale.
La ministre De Sutter veut mettre en place une Task Force qui doit mettre fin au travail des enfants dans le secteur des colis dans notre pays : « Je veux rester prudente et je ne sais pas si ce problème est généralisé, mais si ces images dépeignent bien la réalité, nous devons agir avec plusieurs ministres. Je pense au ministre de l'Emploi et au ministre de la Mobilité. Ce dernier peut, par exemple, demander des comptes aux fédérations du transport. Je lui demanderai d'étudier comment écarter les éléments néfastes du secteur des transports », explique la ministre De Sutter.
Outre les ministres susceptibles de s'attaquer au problème, Petra De Sutter précise que le secteur doit également rejoindre la table des discussions. « Si nous voulons que le secteur soit plus équitable et plus sûr, celui-ci doit être à la table des discussions. Le changement peut venir de l'extérieur, mais je veux que le secteur apporte une contribution et qu'il réfléchisse à des solutions. Ce ‘‘nivellement par le bas’’, dont les enfants peuvent maintenant aussi payer le prix, doit cesser immédiatement. »
La ministre De Sutter souligne qu'elle a préparé dans l’intervalle un avant-projet de loi qui défendra les livreurs de colis. « Aujourd’hui, les livreurs prestent de très longues journées, travaillent dans des conditions de stress intense et sont souvent épuisés. En obligeant les plus grands opérateurs postaux à travailler avec davantage de personnel sous contrat fixe, ces dérives cesseront. »
Par ailleurs, la ministre de la Poste souligne qu'il existe d'autres options pour créer une concurrence équitable et rendre le marché des colis plus durable. « On peut, par exemple, offrir aux clients un meilleur aperçu des différentes options de livraison lorsqu'ils achètent un produit en ligne. La livraison gratuite est une chimère : il y aura toujours quelqu'un qui paie le prix. D'après des études, nous savons que les clients ne veulent pas nécessairement la livraison la plus rapide, mais ils la choisissent parce qu'aucune autre solution ne leur est généralement proposée. »
Pour la ministre, de meilleures conditions de travail vont de pair avec de meilleures conditions environnementales. Il est également possible de réduire la charge de travail en encourageant les clients à se rendre dans les points de collecte et en prévoyant des règles légales pour les boîtes aux lettres pour colis. « Le livreur se retrouvera moins souvent devant une porte fermée et ne devra pas faire le trajet deux fois. De cette façon, nous nous attaquons aux nuisances environnementales et nous rendons le dernier trajet du colis plus durable. »
