La ministre De Sutter propose deux mesures pour plus de femmes à des postes de direction dans l'administration fédérale
Les personnes candidates à des postes de haut niveau dans l’administration fédérale seront désormais sélectionnées par un jury composé pour moitié de femmes. En outre, une même personne ne pourra être nommée à un tel poste de haut niveau que pendant 12 ans. « Il s'agit de deux nouvelles mesures visant à faire entrer du sang neuf - et surtout plus féminin - au sommet de l’administration fédérale. Les derniers chiffres montrent que 132 hommes dirigent l’administration fédérale pour seulement 51 femmes. Nous avons pourtant besoin de femmes à des postes de haut niveau afin de refléter la société et parce qu'elles peuvent être un exemple pour les autres », indique la ministre de la Fonction publique Petra De Sutter.
Demain (le 28 juin), les hauts fonctionnaires fédéraux se réuniront pour la première fois depuis plus de 10 ans. « Les femmes y seront moins nombreuses que les hommes. Je m'inquiète du fait qu’il y ait peu de femmes au sommet de l’administration, même si elles sont aussi bien formées que les hommes. En 2022, seuls 28 % des hauts fonctionnaires sont des femmes. En même temps, on note une légère amélioration. En 2020, à peine 22 % des postes de haut niveau étaient occupés par une femme », rappelle la ministre De Sutter.
Processus inconscients dans les sélections
Précédemment, Petra De Sutter a déjà décidé que les jurys de sélection constitués pour le recrutement de managers seront composés au maximum de deux tiers de membres du même sexe. Elle se félicite dès lors de la légère augmentation de 22 % de femmes à des postes de haut niveau au début de son mandat (en 2020) à 28 % aujourd'hui (en 2022).
« Cette mesure prise l'année dernière visait à parvenir à un meilleur équilibre entre les hommes et les femmes. Comme l’évolution est lente, je vais maintenant aller un pas plus loin. À l’avenir, les jurys de sélection qui évalueront les personnes candidates à des postes de haut niveau dans l’administration fédérale devront être composés au maximum de la moitié de femmes », a décidé la ministre De Sutter.
« Tout commence par une procédure de sélection qui laisse de la place à des visions et des contextes différents. Lors des sélections, différents processus inconscients entrent en jeu, ce qui aboutit souvent à choisir une personne qui ressemble aux membres du jury. Je veux changer cela dès à présent », indique-t-elle avec conviction.
Pas plus de 12 ans
En outre, les personnes qui occupent des postes de haut niveau au fédéral ne sont désormais autorisées à rester au même poste que pendant 12 ans. Le mandat pour lequel elles postulent ne sera renouvelable qu'une seule fois. « Les top managers de l’administration fédérale sont désignés pour exercer des mandats qui ont chaque fois une durée de six ans. Ces ‘mandataires’ peuvent actuellement rester en poste tant qu'ils obtiennent une évaluation positive. L'administration fédérale compte au total 183 mandataires, dont une dizaine sont en poste depuis plus de 12 ans.
En changeant les règles qui régissent les postes à haut niveau ou les mandataires, nous visons à accélérer l'arrivée de sang neuf. De cette manière, les femmes auront également plus de chances de postuler à un emploi au plus haut niveau de l'administration », explique la ministre De Sutter.
Plus de femmes que jamais
« Le changement et l'amélioration sont possibles. Si l'on regarde plus loin que les fonctions de haut niveau et que l’on considère aussi l’ensemble des postes de niveau A, nous découvrons une image de l’administration fédérale qui fait plus que jamais appel aux femmes », poursuit Petra De Sutter en citant des chiffres.
Lorsque nous examinons ces fonctions de haut niveau et le cadre moyen (les fonctions dites de niveau A), la proportion de femmes est passée de 47 % en 2019 à 49 % en 2021. Si l'on prend une vue d'ensemble, le tableau devient encore plus féminin. Avec 53 % de femmes pour 47 % d’hommes, les femmes sont plus nombreuses à avoir été occupées dans l’administration fédérale en 2021.
« Si l'on regarde plus loin que les fonctions les plus élevées, nous constatons que les femmes sont plus nombreuses que les hommes à travailler dans l’administration fédérale », conclut la ministre De Sutter.