Communiqué de presse
6 Mai 2024
Les fonctionnaires fédéraux bénéficieront d'un congé pour perte de grossesse. « Les partenaires y auront également droit. Il s'agit d'une reconnaissance de la douleur endurée »
La ministre de la Fonction publique, Petra De Sutter, met en place une réglementation qui permettra aux fonctionnaires fédéraux de bénéficier de deux jours de congé en cas de perte de grossesse. Une perte de grossesse est un drame physique et émotionnel », déclare la ministre de la Fonction publique, Petra De Sutter, elle-même gynécologue. Le congé est également prévu pour les partenaires des femmes ayant subi une perte de grossesse. La proposition a été approuvée par le Conseil des ministres vendredi.
Petra De Sutter est catégorique : « Une perte de grossesse est difficile à vivre. Il était important pour moi de reconnaître cette douleur et cette perte. Les femmes et leur partenaire travaillant pour l’administration fédérale bénéficieront d'un congé de deux jours en cas de perte de grossesse », annonce la ministre.
Le congé pour les fonctionnaires fédéraux s'applique aux femmes et à leurs partenaires. « Lorsqu'il s'agit d'un couple qui était dans l’attente d'un enfant, la douleur de sa perte est également présente pour le ou la partenaire qui a alors également droit à deux jours de congé en cas d’occupation dans l’administration fédérale. » L’administration fédérale est ainsi la première instance en Europe à reconnaître également la douleur ressentie par les partenaires.
La ministre poursuit : « Les personnes confrontées à une perte de grossesse précoce de moins de 24 semaines ont droit à ces deux jours. Conformément au Code du bien-être au travail, l’employeur doit être préalablement informé de la grossesse. »
La ministre de la Fonction publique sait que 884 fonctionnaires fédéraux ont pris un congé de maternité l'année dernière. « Nous ne savons pas exactement combien de membres de notre personnel ont malheureusement subi une perte de grossesse. Cependant, des études nous apprennent qu'en général, jusqu'à 25 % des grossesses se soldent par une perte.
Des recherches indiquent également qu'une perte de grossesse augmente le risque de syndrome de stress post-traumatique dans de nombreux cas. « D’après des études, près de 30 % des femmes risquent de souffrir de stress post-traumatique un mois après avoir perdu leur enfant à naître. Je ne veux pas l'ignorer. Le nombre de jours pour la perte de la grossesse est plutôt symbolique. La douleur et le chagrin durent beaucoup plus longtemps », reconnaît la ministre De Sutter.
Elle souligne que la perte de grossesse reste souvent un sujet tabou. « Les personnes qui subissent une perte de grossesse, la vivent souvent seules, car elles ne savent pas comment les autres vont réagir à leur douleur. En légiférant sur ces deux jours, j'espère contribuer à briser le tabou et à faire en sorte que l’on puisse parler de la perte de grossesse. »
Bien entendu, ce congé de circonstance ne remplace pas le congé de maladie dont la plupart des femmes ont besoin en cas de fausse couche, lorsque plusieurs semaines de grossesse se sont écoulées.
Outre l'aspect médical éventuel de la perte de grossesse, ces deux jours de congé de circonstance sont plus que nécessaires pour faire face à une telle perte.