Communiqué de presse

- L’e-commerce est omniprésent et sa sécurité est l'affaire de tout le monde

Les Belges ont une attitude paradoxale à l'égard des livreurs de colis : d'une part, nous n'avons jamais autant commandé en ligne et, d'autre part, la présence de livreurs de colis sur la route suscite un net mécontentement au sein de la population. En outre, les livreurs de colis admettent qu'ils conduisent souvent trop vite et de manière inattentive sur nos routes. C'est ce qui ressort selon la Vice-première ministre et ministre de la Poste, Petra De Sutter (Groen), d'une étude réalisée à sa demande par Vias, sur l'impact des achats en ligne sur notre sécurité routière.

L’essor de l’e-commerce justifie la réalisation de cette étude : « 80 % des Belges effectuent régulièrement des achats en ligne, un pourcentage supérieur à la moyenne européenne. Il n'est donc pas surprenant que pas moins de 6 envois sur 10 expédiés par la poste en Belgique soient des colis. Ces dernières années, nous avons vu beaucoup plus de livreurs de colis dans les villes et les quartiers résidentiels, où l'on n’avait pas vraiment tendance à les croiser auparavant », explique la ministre De Sutter. 

Elle voulait connaître la perception de la situation par la population via cette étude. « Alors que nous faisons des achats en ligne et que nous envoyons donc par définition des livreurs sur la route, la grande majorité des personnes interrogées (72 %) se disent agacées par la présence des livreurs de colis, même lorsqu'ils n'enfreignent pas les règles de circulation. Près de la moitié des répondants (40 %) estiment inacceptable que des chauffeurs-livreurs passent par exemple des appels en mains libres quand ils sont au volant. De même, 6 Belges sur 10 jugent préférable de charger et de décharger sur la route plutôt que sur une piste cyclable ou un trottoir, même si rien ne s’y oppose légalement. » 

Vitesse excessive

Selon la ministre de la Poste, cela peut s'expliquer si l'on examine l'attitude des livreurs eux-mêmes. Ils sont près d’une centaine à avoir été interrogés. « Plus de la moitié des livreurs admet avoir conduit trop vite, parfois ou souvent (56 %), y compris aux abords d'une école (29 %). Un nombre similaire considère les pistes cyclables et les trottoirs comme des espaces de stationnement (53 %), et un tiers reconnaît conduire de manière agressive (34 %) ou être distraits en descendant de leur véhicule. Plus de 60 % admettent être parfois distraits au volant (64 %) »

Dans le même temps, l'étude rapporte également de bonnes nouvelles : « L'étude montre que le secteur de la livraison de colis ne reste manifestement pas inactif, qu'il fait déjà beaucoup d'efforts et investit dans la sécurité à travers des formations, des innovations au niveau de la flotte, etc. L'étude nous indique aussi que, pour les entreprises de livraison de colis, la sécurité routière constitue une caractéristique distinctive, alors qu'elle devrait constituer le fondement même de l'entreprise. » ajoute-t-elle.

Pourtant, la ministre De Sutter dit avoir de plus en plus « l'impression que la sécurité routière occupe une place de plus en plus centrale dans le secteur des colis. »

Ces investissements des entreprises de livraison de colis peuvent également expliquer pourquoi de moins en moins d'accidents graves sont causés par des livreurs au volant d’une camionnette appartenant à une entreprise, alors que le nombre d’accidents graves causés par une camionnette appartenant à un particulier est de plus en plus élevé. « En tout état de cause, le nombre d'accidents reste élevé, et ce sont les cyclistes et les piétons qui en sont de plus en plus les principales victimes. » rajoute Petra De Sutter, qui précise que les données de cette partie de l'étude sont limitées à 2020. 

La ministre De Sutter pointe également l'attitude des répondants à l'égard du prix qu'ils sont prêts à payer pour leur colis : « 38 % seraient prêts à payer plus cher pour leur envoi si cela garantit une amélioration des conditions de travail des livreurs. La moitié (47 %) des répondants se disent prêts à se rendre dans un point de collecte pour y retirer leur colis si cela permet de payer moins. »

Pistes d’actions pour l’e-commerce

Pour améliorer la situation, plusieurs pistes d’actions existent sous l’impulsion de la ministre De Sutter. Elle mène une étude pour stimuler l'utilisation des distributeurs de colis. Elle travaille également à diminuer autant que possible le nombre de retours des colis. La ministre a d’ailleurs récemment donné un cadre légal aux boîtes à colis. 

En matière de sécurité, l'étude préconise avant tout une coopération entre les sociétés de colis, les autorités publiques, les clients, et la police, entre autre. « L’e-commerce étant aujourd'hui omniprésent, sa sécurité est l'affaire de toutes et tous. Celle-ci doit être au cœur de la vision de la mobilité et de l’e-commerce. » conclut la ministre De Sutter. 

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Consultez l'étude de Vias